REVUE DE PRESSE
Retrouvez dans cette page tous les articles, chroniques et autres commentaires à propos d’Elfika.
J’ai écouté et réécouté attentivement la démo d’Elfika et voici ce que je peux en dire.
D’abord, j’ai accroché tout de suite. J’ai beaucoup apprécié leur volonté de ne pas faire du sympho traditionnel. Immédiatement, j’ai pensé à Edenbridge, le chant de leur chanteuse se rapproche un peu de celui de Sabine, tout en restant très personnel, gracile et chargé d’émotion (un petit côté Liv Kristin très séduisant quand il part dans les aigus). J’ai bien aimé le mélange des genres, un peu de mélo, d’atmo, de prog. Les éléments électros m’ont fait penser quant à eux aux expérimentations de Wildpath sur leur dernier album. Je pense qu’ils explorent des territoires similaires (du métal mais aussi des influences plus rock) qui permettront et de renouveler le genre, et de leur faire une place au de sein de la scène métal. Ce qui est déjà très prometteur.
Les ambiances sont là, le style personnel, on rentre tout de suite dans leur univers musical, c’est mélodique sans être facile, accrocheur sans tomber dans simpliste, chaque titre développe des univers différents mais en cohérence les uns avec les autres, et ils ont une production d’une qualité rare pour une démo, donc tous les éléments me semblent réunis pour qu’ils aient des échos très favorables rapidement.
Mes coups de coeur : Inferno et Lost in Life (très Anathema dans l’esprit)
Radio Campus, Accords Electriques le 02/06/2015
Une truculente entame aux jouissifs arpèges qui en laisse présager bien d’autres…A l’heure où les cadors du genre font allègrement virevolter leurs notes sur la scène metal symphonique internationale, il s’avère délicat pour les futurs accédants de s’illustrer à leur tour sans risquer la pâle caricature des modèles existants. Pourtant, sans crispation aucune, ni complexes, le groupe français vient relever ce redoutable défi. A cet effet, la valeureuse troupe nous octroie une introductive démo où s’inscrivent cinq plages étirées sur pas moins de vingt-six minutes de ruban auditif. C’est dire que ses fraîches gammes et ses fringants arpèges sont prêts à disséminer leurs effets, même auprès d’un public déjà familiarisé avec ce registre metal. Exercice pourtant déjà éprouvé par pléthore d’homologues stylistiques et générationnels, quels seraient donc les arguments incitatifs à l’adhésion de ce projet initial ?
Le quintet francilien nous ouvre le sas de son domaine, pour y être accueillis par la chanteuse au timbre à la charismatique clarté Laure Ali-Khodja, le bassiste Emmanuel Panneton et Thomas Sommer, tous deux investis aux arrangements et orchestrations, le fin guitariste Nicolas Balalud et par le talentueux batteur Yohan Elfassy. On y décèle un metal symphonique et mélodique de bonne facture, où les codes du genre sont respectés et fort bien mis en valeur. Ainsi, un vivifiant riffing et une section rythmique à la mécanique bien huilée et au tempo précis sont à l’honneur. En outre, plusieurs courants d’influences s’inscrivent partiellement tant dans leurs compositions que dans leurs paroles, au demeurant finement écrites. Quant à l’instrumentation, sur le plan atmosphérique, elle peut rappeler Delain, ou encore Edenbridge, sur le versant technique. Enfin et surtout, on découvre une production soignée, au mixage équilibrant précisément les parties entre elles, et où la qualité de l’enregistrement permet de suivre le cours du message musical sans encombres.L’accessibilité des lignes mélodiques aidant, sans sacrifier au passage ni la technicité instrumentale, ni celle de la ligne de chant, on suit les étapes du parcours auditif de cette petite rondelle avec délectation. C’est dans des contextes rythmiques diversifiés que s’invitent à nous chacune des minutieuses compositions, rigoureusement échafaudées et suivant une cohérence harmonique sans failles.
L’art de savoir jouer des variations rythmiques s’observe et, par moments, atteint son paroxysme. La fresque de l’opus, « Broken Wings », en est une parfaite illustration. Ses quelques huit minutes d’inspiration power symphonique et mélodique laissent immédiatement ouïr un sémillant serpent synthétique agrippant des riffs frénétiques, le long d’une véloce rythmique. Se calent alors de subtiles notes au piano assistées de célestes ondulations vocales de la déesse, ces dernières venant opportunément habiller de leur flux magnétique couplets et refrains. Soudain, s’installe un mélodieux break en piano/voix, empli de choeurs, se faisant ensuite aspirer par une plombante reprise instrumentale, le tout nous embarquant dans un sensuel voyage, où la belle réhausse encore d’un octave ses vibes, nous donnant alors rendez-vous avec les divinités incantatoires. Un solo de guitare bien inspiré inscrit alors ses habiles accords au sein de la roborative orchestration. Ainsi, dans la lignée d’Ancient Bards, la seconde reprise de l’ensemble s’avère plus dense et plus puissante encore que la première. Elle nous aspire sans souci dans son sillage au moment où la belle, avec son léger vibrato, vient câliner nos tympans, avec quelques gouttes distillées par un sensible piano, le long de ce refrain qui ne nous lâche pas d’un pouce.
Le tempo reste alerte sur de nombreux passages, avec cette faculté qu’a le combo de ne jamais perdre le cours de son tracé mélodique. Dans cet exercice, l’entame de l’opus nous plonge déjà dans une magmatique atmosphère. Aussi, un électrisant environnement synthétique s’impose tout de go sur « Mirror of Truth » avant l’embrasement du feu des riffs acérés, corroborés à une rythmique aussi puissante qu’entraînante, dans l’esprit de The Gathering. Sur des couplets bien ciselés, la sirène, non sans rappeler Anneke Van Giersbergen, déploie ses claires et infiltrantes inflexions. Plus encore sur les refrains, au demeurant bien customisés quant à leurs lignes harmoniques, ses aériennes modulations font mouche. L’ensemble évolue de concert au gré d’une progressivité instrumentale immersive. Aussi, on n’éprouve que peu de difficultés à pénétrer dans l’ambiance colorée de ce titre au texte finement sculpté. Le schéma rythmique est sensiblement similaire chez son voisin « Inferno ». Cette fois, des perles de pluie au piano se déversent avant qu’une frétillante rythmique, étreinte de riffs corrosifs, ne prenne le relai. Là encore, on ne reste pas insensible à la luminosité mélodique des refrains, habilement mis en exergue par les impulsions vocales de la mezzo-soprano. Un break calé sur un pont instrumental techniquement convaincant vient interrompre le fil de la pièce avant qu’une reprise vocale sur le refrain ne fasse résonner ses délicates modulations. Malgré ses qualités, on aurait cependant souhaité une dégressivité de l’espace sonore en fin de piste.
Autre ambiance, autre cinématique à d’autres instants, pour nous servir, ou plutôt, ravir nos sens. Ainsi, le truculent « One Day », typiquement metal symphonique, avec une pointe heavy densifie, de fait, en le magnifiant, l’espace rythmique. Mais aussi, cette piste, au tracé mélodique finement élaboré, nous invite à suivre les pérégrinations orales de la belle avec délice, sur les couplets comme sur les refrains, qu’elle se plait à caresser de ses angéliques notes ouatées. A la manière de Rawkfist, l’empreinte de chaque bémol, de chaque dièse, contenu dans la partition, s’inscrit prestement dans la mémoire. Cette luminescente piste à l’allure d’un hit dans sa structure ne manque pas sa cible, celle de nos émotions. Enfin, un fringant solo de guitare parachève l’enrichissement de ce tableau musical, déjà haut en couleurs, par un toucher à l’expert délié. Assurément l’une des pièces d’orfèvre de la savoureuse galette.
Mais le combo a également su assouplir sa rythmique et ralentir son tempo, à l’instar du tendre « Lost in Life », outro à l’ambiance délicieusement feutrée, un poil éthérée. Des nappes synthétiques atmosphériques et enveloppantes et de siréniennes envolées s’accordent pour convoler le long d’un chemin mélodique nuancé et aux subtiles variations de tonalité. Un piano aux délicats arpèges s’y agrège, avant que ne se déploient des riffs arrondis et une rythmique en mid tempo, l’instrumentation clôturant alors la piste crescendo. Là encore, on reste suspendu à ces danses de notes en lévitation jusqu’à l’ultime.
On ressort de l’écoute de cette production avec l’agréable sentiment de vouloir remettre volontiers le couvert. On découvre ainsi un groupe aussi généreux que sincère dans son offre artistique, eu égard à l’humble format de la rondelle. Même si l’originalité du concept n’est pas encore au rendez-vous et si quelques petits défauts de production sont perceptibles, on parcourt chaque titre sans que rien ne vienne entraver notre plaisir. Une parenthèse pour souligner également l’élégante sobriété de la palette graphique et la finesse du coup de crayon requis pour l’artwork de la pochette.
On pourra dès lors conseiller cette œuvre à un auditorat élargi à des horizons heavy, power, atmosphérique en plus de celui principalement concerné, sensibilisé aux stigmates du metal symphonique et mélodique à chant féminin pris dans son jus. Et ce, d’autant plus qu’il semblerait que l’on détienne déjà la première pierre d’un édifice d’une épaisseur artistique non négligeable et qui, vraisemblablement s’étoffera avec le temps, notamment à l’aune d’un format plus conséquent. On attend donc la suite du projet non sans une certaine impatience…
C’est par sa courageuse initiative que le groupe francilien Elfika s’adresse à notre webzine afin que nous jetions une oreille sur sa première démo. La formation est composée du bassiste Emanuel, l’initiateur du concept. Celui-ci s’entoure rapidement de Laure pour le chant, Nicolas aux guitares, Yohan à la batterie et, enfin, Thomas aux claviers afin de mettre son projet à jour. Découvrons donc ce qui se cache derrière cette lumineuse pochette.Tout d’abord, remercions le groupe de nous avoir prévenu qu’il s’agissait d’une démo et non d’un véritable album. Dans le cas contraire, nous aurions dû fortement reprocher le travail de l’ingénieur du son derrière tout ça. En effet, si le mixage est correct, la prise de son et les corrections post-enregistrement manquent de précision. Certainement que le jeune groupe ne possède pas encore les moyens de certains autres de ses confrères. Ne soyons donc pas trop sévères sur ce point, nous ne pouvons exiger à personne plus qu’il ne peut donner.
Mirror Of Truth débute par une sonnerie d’alarme, celles qui se déclenchent lorsque Roger Moore, dans le rôle de James Bond, pénètre dans une base soviétique pour y mettre le bazar. C’est le clavier qui entre dans la danse en premier de manière assez calme, puis les autres instruments suivent plus énergiquement. Le tout se fait sur des sons électroniques qui agrémentent le morceau. La voix de Laure se pose doucement, nous découvrons un très beau timbre de voix mais avec, malheureusement, l’impression d’un placement aléatoire. Vers trois minutes trente environ, nous passons un interlude bien senti avant de terminer par le dernier refrain. Pour ce premier titre, l’impression est assez mitigée. Heureusement, le reste de la démo arrivera à monter en niveau. Infernoentame sa danse par les claviers en mode piano, avant de revenir vers des sonorités plus standards dans le Metal symphonique. Un petit air de Within Temptation, la voix reste cette fois-ci bien en place. Il y a un petit côté Liv Kristine (Leaves’Eyes) dans le timbre de voix. La modulation vocale sur les strophes ajoute un contraste intéressant. La basse n’est, pour une fois dans le « sympho », pas trop en retrait. La batterie suit avec énergie et bien dans le clic.
Là où un pas supplémentaire pourrait être franchi, c’est par une guitare mieux mise en avant. Si on entend bien la six cordes, des riffs plus diversifiés apporteraient une nette amélioration. One Day est la ballade et l’un des morceaux les plus réussis de la démo. Certes, elle rejoindra des sonorités déjà entendues ailleurs mais elle est agréable et porte sa propre identité. À noter le très joli et mélodieux solo de Nicolas. Broken Wings débute dans la vitesse et l’énergie grâce à une envolée des claviers bien suivie par la guitare. Un refrain bien trouvé au niveau de la composition, le morceau se montre convaincant et aurait peut-être mérité la première place sur cette démo. Il termine dans une belle symphonie avec des changements d’ambiance et prouve que ce groupe garde de la réserve sous la semelle. Lost In Life est une ballade langoureuse qui débute dans l’ambiance musique de films, le morceau prend une tournure plus énervée sur la fin mais ça reste gentil. Toutefois, là aussi, la composition montre son originalité et une recherche qui lui est propre.
Je conclurai cette chronique en félicitant déjà Elfika pour son courage d’envoyer sa toute première démo aux critiques. Je pense qu’ils le savent, les braves musiciens, que leur produit demeure encore imparfait. Quel serait le regard de nombreuses formations aujourd’hui sur leur première démo ? Certainement assez mitigé. Nous allons nous concentrer sur les points forts que nous ont montré les franciliens aujourd’hui, atouts sur lesquels ils pourront s’appuyer pour la suite. Nous pouvons déjà noter que si le groupe a choisi, comme beaucoup de congénères dans le même style, un nom qui finit en A, il ne nous offre pas musicalement un mauvais plagiat. La route que souhaite prendre ces jeunes gens est à explorer avec ses propres codes, même si certaines influences se ressentent par moment. Ensuite, soulignons le potentiel vocal de Laure qui ne demande qu’assurance et expérience pour monter encore d’un cran et pouvoir faire face dans un univers hyper concurrentiel. Je n’ai pas de doute qu’avec les moyens financiers d’une bonne production, Elfika saura tirer son épingle du jeu et rejoindre les bons élèves français du Metal symphonique.
Chronique faite par Khaos pour Sons of métal le 22 Juin 2015
Retrouver ici la chronique originale
Elfika vient de sortir son premier disque, une démo… Mais derrière cet intitulé peu flatteur se cache un cinq titres plein de surprise et de talent, a commencer par la voix magnifique de Laure. Un timbre clair et une aisance incroyable, tant dans la partie lyrique que Métal. Et si l’on surprend la belle à la peine sur quelques rares notes, nul doute que la frontwoman corrigera le tir pour la scène ou un album digne de ce nom. Les orchestrations d’Emmanuel ne sont pas en reste avec un soin tout particulier apporté aux atmosphères et aux différents instruments (piano en tête). Ajoutez à cela des riffs de gratte très heavy pour muscler le tout, et vous obtenez à peu de chose près la recette de cette bien belle démo.
On entre dans celle-ci par la grande porte avec le très épique « Broken Wings », un classique du genre avec ses guitares ténus et sa rythmique enlevé. Mais ça serait résumé un peu vite ce morceau de bravoure de presque huit minutes qui prend le temps de vivre, accumulant les breaks et les changements de rythme. Une pointe d’éléctro vient même nous titiller l’oreille sans que ça soit rébarbatif, un élément que l’on retrouve sur l’ensemble du disque et qui apporte un peu d’originalité au groupe (chose nécessaire si l’on tient compte de la floppée de groupe du genre sur la scène française). « Inferno » se veut plus lourd et oppressant, avec une basse prédominante et des harmonies très baroques. Un titre qui gagne en intensité au fur et à mesure avant un final soutenu par une batterie musclée (et un Yohan impeccable). On regrettera simplement l’utilisation d’effets qui viennent masquer la sublime voix de Laure. Après ce thème inquiétant et nerveux, le groupe joue la carte de l’apaisement avec un mid-tempo aérien, « Lost in life ». Voix et synthé s’y croisent tout en douceur avant un final légèrement plus appuyé. On arrive au titre le plus agressif et le plus heavy avec « Mirror of truth ». Pour le coup l’orchestration se veut minimaliste, et c’est l’esprit rock du combo qui domine. Un morceau sur lequel la frontwoman aurait pu montrer un peu plus de mordant. « One day » vient conclure cette plongée dans le monde d’ELFIKA avec un métal symphonique tout ce qu’il y a de plus classique. Un final honnête, mais sans doute le titre qui nous a le moins surpris parmi les cinq proposés.
Bien-sûr tout n’est pas parfait, et c’est d’ailleurs sans doute pour ça qu’on nous parle de démo et pas d’EP. Parmi les éléments les plus critiquable, la production et le mixage, réalisé à la maison, et qui manque donc un peu de volume et de rondeur. Mais dans l’ensemble, le groupe nous propose un disque excellent, avec de l’idée et de la fraîcheur. Et s’il va devoir batailler ferme pour trouver sa place sur la scène nationale, nul doute qu’il en a les qualités. En tous cas, cette démo mérite qu’on s’y attarde, et permet de faire connaissance avant une éventuelle sortie d’album qu’on espère pour bientôt.
Chronique faite par Stéphane animateur de Rock en Stock l’émission sur Métal Dream le 18 Juin 2014
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